Hellblade: Senua’s Sacrifice : Un voyage psychotique dans l'enfer Nordique

Pour fêter l'entrée en matière (et oui, jeux de mots, quand tu nous tiens) d'Hellblade en version matérialisée, je vous propose de lire l'article qui m'a fait le plus envie de jouer à ce jeu. Il a été écrit en début d'année 2018 par un ami, Rez ; pour ne pas que cet écrit tombe dans l'oubli (ce qui serait dommage), je propose de lui laisser une petite place dans mon Blog, car j'ai vraiment aimé parcourir ces lignes… 

MIMIR, raconte-moi !

(MIMIR: Dieu nordique dont le nom signifie « mémoire »)

Hellblade nous plonge dans la mythologie nordique en nous faisant suivre l’aventure de Senua, une jeune guerrière sombrant dans la folie et décidée à affronter les mystères de Helheim et de confronter Hela (la déesse de la mort) dans le but de sauver l’âme de son défunt amant. 
Pour ceux qui ne connaîtraient pas bien la mythologie scandinave, il y a un paradis, le Valhalla, ou plus précisément le lieu que les valeureux guerriers ayant péris en bataille rejoignent après leur mort ; et une sorte d’enfer (enfin plus ou moins, certains puristes pourraient probablement dire qu’il ne s’agit pas vraiment d’un enfer, mais ici je simplifie), nommé Helheim, où vont les autres défunts ayant péris de maladie ou de vieillesse.

Si  comme moi vous n’êtes pas très calés mais que vous souhaitez aller plus loin, je conseille de commencer par les pages Wikipédia Valhalla et Helheim, cette seconde page étant la plus intéressante et plus liée au voyage que nous propose Hellblade.

La particularité de ce jeu est qu’il a été élaboré avec des professionnels de la psychiatrie, en effet la jeune demoiselle que nous suivons est atteinte de troubles psychotiques telle qu’entendre des voix ou encore le dédoublement de personnalité. On découvrira, au fur et à mesure de notre avancée dans l’aventure, l’origine de ces psychoses dont est atteinte la belle Senua. L’équipe de Ninja Theory a tellement poussé ses recherches sur ce point que le côté immersif du jeu est vraiment bien présent et on se plaira à se plonger dans cette ambiance sombre.

BALDR, montre-moi !

(BALDR: Dieu nordique de la lumière et de la beauté)

J’ai eu la chance de jouer à la version One X et Ouaou !! Que c’est beau !

Le jeu vous fera alterner entre paysages obscures et paysages ensoleillés ; Autant les zones sombres vous feront pénétrer dans l’atmosphère du jeu, les zones ensoleillées quant à elles, ont déclenché mon effet « Ouaou !! »

Au passage, sur ce petit point graphique, la version One X propose 3 rendus :

• « Graphismes améliorés » avec des détails plus poussés visuellement et probablement des effets en plus, lumières, ombres, …
• « Framerate amélioré » ou là le but est d’avoir un framerate stable à 60fps
• « Haute résolution » pour les petits chanceux qui bénéficient d’une TV 4K

Bref, j’ai opté pour les graphismes améliorés et je ne me suis pas trop attardé sur les autres options – à l’occasion d’une deuxième session de jeu peut-être… Il me reste encore un succès (ouiiinn!!!! 900/1000)

HERMODR, explique-moi !

(HERMODR: Dieu nordique qui a pour fonction « messager »)

Pour revenir un peu plus au jeu en lui-même, il s’agit d’un jeu d’aventure et d’action, accompagné de petites énigmes pour nous faire avancer dans le jeu.
Pour la partie aventure, vous avancerez de zone en zone, avec la plus part du temps une énigme pour passer à la zone suivante. Vous l’aurez compris il n’y a pas de grandes étendues à parcourir pour trouver son chemin, le tout est très guidé. Les paysages n’en restent pas moins magnifiques et on peut même parfois y voir au loin de magnifiques couchés de soleil.
Pour la partie action, notre avancée dans le monde de Helheim est entrecoupée de multiples combats face à de féroces vikings et à 3 boss liés à la mythologie et aux contrées dans lesquelles nous nous aventurons.
A noter que le tout est très fortement scénarisé puisque les ennemis n’apparaissent qu’à des points bien déterminés et en rapport avec ce qu’il se passe.

HOENIR, guide-moi !

(HOENIR: Dieu nordique qui conféra l’intelligence aux premiers hommes (et femmes 🙂 )) 

Comme je le disais, pour avancer il faut résoudre des énigmes. Pas d’inquiétude, il n’y aura pas de grandes difficultés à la résolution de ces énigmes, par contre j’ai beaucoup apprécié leur originalité :

• Passer dans des portails pour faire changer des éléments de décors et vous donner accès à des zones obstruées
• Chercher des glyphes cachés dans le décor (parfois ils sont évidents, parfois une série d’actions sera nécessaire pour les révéler)
• Retrouver son chemin en courant pour échapper au feu qui vous poursuit (attention, si il vous rattrape c’est la mort assurée !)

Cependant, je ne vais pas toutes les citer ici, d’autant plus que certaines sont un mélange d’autres tout en ajoutant une petite touche d’originalité à chaque fois

Par contre, je tiens à le préciser, ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas un jeu de puzzle. Les énigmes, sauf peut-être au début mais il faut se faire au concept du jeu, sont toutes bien ancrées dans le cheminement de notre voyage et il est plaisant d’y avancer à tâtons.
A noter un passage que j’ai tout particulièrement apprécié avec une série d’énigmes dans l’obscurité ou chaque parcelle de lumière est importante à notre survie. Pour le kiffe totale, se mettre dans le noir total, augmenter le son (ou mettre un casque 5.1 comme il est conseillé pour la totalité du jeu).

HODR, aide-moi à combattre !

(HODR: Dieu nordique dont le nom signifie combattant)

Après il y a les combats : Houlà j’ai kiffé !!! Au début, première heure de jeu, je me suis dit… Mouais ils sont un peu avares en mec à buter… oui bah c’était le début 🙂 🙂 🙂

Le tout va crescendo, comme l’histoire, comme la psychose de Senua…  Vous commencez par un guerrier viking à éliminer, enfin plutôt l’esprit d’un guerrier, parfois deux, mais après c’est une flopée de vikings dont certains bien costaux qui vont vous arriver sur le coin de la tronche…
Franchement, certains pourront dire que les combats durent trop longtemps, mais je ne trouve pas, ils sont longs, certes, mais cela va avec le concept. En effet, dès votre première mort (il me semble qu’il s’agit d’une mort scénarisée), on vous annonce que chaque mort (enfin chaque échec pour être précis) vous consume peu à peu et que trop d’échecs entraineront un retour à la case départ – cela est représenté par une racine (du mal ?) qui remonte peu à peu dans votre bras à chaque fois que vous échouez à votre tâche. Personnellement cette partie-là m’a inquiété un peu (bah oui c’est toujours compliqué d’être confronté à un « désolé tu es mort trop souvent, allez t’es gentil tu recommences depuis le début, et pas d’erreur cette fois ! » cela ne m’est de toute façon pas arrivé), mais je dois dire que ça ajoute de l’intensité dans les combats, on est focus sur les guerriers, sur ce qu’ils font, leur moindre mouvement, on contre, on évite, on attaque, on re-contre, on ré-évite, on ré-attaque… Bref, j’adore !

Ah oui, quelque chose d’important, l’interface est complètement épurée ; vous ne verrez à l’écran que vous (enfin Senua), les magnifiques décors et les gros méchants vikings qui désirent votre mort. L’écran n’est pollué par aucun ATH (Affichage Tête Haute pour les FR ou HUD = Head-up Display pour les anglophones), donc pas de barre de vie, pas de map, pas de sélection d’arme ou pouvoir, NADA !
Et c’est bon d’être livré à soi-même 🙂 🙂 🙂
Enfin, livré à soi-même, pas vraiment… En effet, là où la team de Ninja Theory est très forte, c’est qu’ils exploitent à fond le contexte psychotique de Senua. En effet, écouter les voix dans sa tête est très important, en particulier pendant les combats durant lesquels vous pourrez entendre « Behind you », « Focus » ou alors par des éléments visuels montrant que votre pouvoir de concentration est accessible. On ne vous guide pas, pas de tuto : La concentration pendant les combats, je l’ai comprise uniquement par déduction ; bon, après ça va, ce n’est pas compliqué non plus et de toute façon « Start » puis « Commandes » et on voit les possibilités.

LOKI, résume-moi !

(LOKI: Dieu nordique dont le nom signifie « celui qui conclut »)

En résumé, Hellblade est une expérience unique et intense qui vous entraine dans l’univers des vikings, le tout sur un fond de psychose.
Le tout est magnifiquement maitrisé : la qualité des décors, la narration, l’intensité des combats, la psychose de l’héroïne et j’en passe… Ninja Theory a pensé à chaque détail et a goupillé le tout avec brio pour une durée de vie estimée à une dizaine d'heures.

Je n’ai pas parlé de la bande son, mais je la trouve particulièrement réussie, je mettrai juste un petit bémol  sur les musiques qui ne se font que trop rare dans le jeu. Je me rappelle tout de même le combat final sur un fond de musique viking (enfin tel qu’on l’imagine en tout cas), c’était épique !

HEIMDALLR, éclaire-moi !

(HEIMDALLR: Dieu nordique dont le nom signifie « celui qui éclaire le monde »)

Un ÉTONNANT pour le sacrifice de Sénua

Parce que l’immersion et l’ambiance sont excessivement bien travaillées

Parce que les combat sont bien pensés

Parce que j’en ai pas eu assez, j’en veux encore (DLC please !!)